PORTRAIT
Patrick MEDERIC est né le 29 mars 1961 à Nancy.
Sculpteur autodidacte et inclassable, Patrick Médéric a toujours été fasciné par le monumental et le mouvement,
cette association confère à ses pièces une réelle puissance tout en conservant l’esthétisme attendu d’une œuvre d’art.
Peu enclin au bavardage inutile, Patrick n’exprime pas le besoin de justifier de ces pièces, pas de longues explications de texte, pas de titres énigmatiques. La pièce doit se suffire à elle-même, elle doit pouvoir parler à l’enfant qu’il était : sans culture artistique particulière, sans bagage scolaire, mais les yeux grands ouverts sur la nature et le monde qui l’entoure.
En 2016, naît officiellement la « série bois flotté » : sculptures monumentales en bois.
Tout d’abord, trouver les pièces de bois, sculptées puis pétrifiées naturellement par l’eau…
On ne parle pas ici de branches ou de quelques racines trouvées de çà et là, mais bien de pièces d’exception que la nature a su façonner. Elles seront choisies pour leur personnalité unique.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, celles-ci ne proviennent pas des plages de l’océan mais des barrages hydrauliques du Cantal (15) ou Patrick Médéric va lui-même faire son marché.
Les nettoyer, les gratter, les brosser, les brûler quelques fois…
Et puis créer LA forme. Cette forme qui nous habite bien avant sa naissance, élaborée à partir d’une simple silhouette tracée à la craie au milieu d’une route.
Puis, lui donner du volume, encore et encore par la mise en place d’un quadrillage de tiges métalliques sans fin.
Enfin, le casse-tête : tel un puzzle, assembler toutes ces pièces uniques pour en faire une œuvre unique, la forme prend enfin vie, ses muscles se développent, son mouvement s’affirme.
Elle est là, inaltérable, monumentale, absolue.
Depuis 2017, une nouvelle série fait son apparition : on ne change pas ici le format qui reste monumental mais plutôt le matériau. Comme une évidence après avoir travaillé les structures avec ces tiges de fer à béton pour la série « bois flotté », à présent tout devient métal, ce squelette invisible mais aussi sa chair qui devient étincelante et épurée.
Ainsi prend vie la « série métal ».
Une armature réalisée en tiges d’acier, permet d’étudier les proportions, le mouvement que l’on veut donner à la pièce.
Ensuite en utilisant le même matériau, l’artiste recouvre entièrement l’armature en venant souder des tiges de 6mm de diamètre une à une, les unes contre les autres. Un vrai jeu de patience !
Une fois soudées, ces tiges sont meulées superficiellement pour lisser le métal et en faire apparaître un effet de matière singulier.
Cette technique, inventée par l’artiste lui-même, confère à ses œuvres une présence unique et attire sensoriellement les visiteurs.
Avec des lignes harmonieuses remarquablement épurées, les œuvres de la série métal ouvrent de nouvelles perspectives esthétiques et artistiques.
Après une première réalisation « test » d’une araignée grand format, c’est le guépard volontairement surdimensionné qui voit le jour.
D’allure très féline, on imagine ce guépard se déplacer à pas de loup, prêt à bondir sur sa proie, malgré ses quatre pattes au sol et son poids de plus de 200 kg !!
D’autres pièces métal d’un format un peu plus modeste (environ un mètre de diamètre) sont également sorties de l’atelier de l’artiste, mais c’est bien le grand format qui obsède celui-ci.
Ainsi, un Rhinocéros taille réelle, réalisé entièrement en métal, prend naissance dans son atelier (voir dernier visuel). Plutôt une « renaissance », en hommage à Sudan, le dernier Grand Rhinocéros Blanc du Nord qui s’est éteint en mars 2018, à l’âge de 47 ans.
